Dressage du chiot pour la chasse (guide sur tout ce qu’il faut savoir)
Dresser un chiot pour en faire un futur chien de chasse n’est pas une chose facile, et il est extrêmement important de commencer le dressage dès la première année
Un bon chien de chasse vaut son pesant d’or. Les chasseurs se souviennent toujours des meilleurs chiens qu’ils ont possédés. Ces chiens qui ont réussi à devenir une extension du chasseur en devinant et en lisant pratiquement dans l’esprit de leur maitre. Dans cet article, nous allons examiner certaines des meilleures façons pour former votre chiot à devenir un futur chien de chasse.
Que vous recherchiez un chien rapporteur ou d’arrêt (pour le petit gibier), un chien courant (pour la chasse du lièvre) ou un compagnon flexible pour toute sorte de chasse, il est important de choisir la race la mieux adaptée.
Choisir le bon chiot pour la chasse
La première année de formation d’un chien de chasse commence vraiment avec la sélection du chiot. Prenez le temps de rechercher différentes races et de trouver celle qui correspond le mieux à vos besoins et à votre style de vie. Trop souvent, les gens choisissent une race de chien en se basant sur un raisonnement superficiel et il arrive qu’ils finissent par être déçus du chien qu’ils ont adopté, car ils ne sont pas en harmonie avec leur personnalité.
De plus, si vous recherchez un chien de chasse, assurez-vous de trouver une race bien adaptée aux tâches que vous lui demanderez de faire. Devra-t-il récupérer la proie dans l’eau? Être rapide pour poursuivre les proies? Avoir un très bon flaire pour trouver le petit gibier? Assurez-vous de sélectionner les races qui correspondent à vos besoins de chasse.
Une chose sur laquelle la plupart des dresseurs de chiens s’accorderont, c’est que vous devez commencer votre rôle de leader dès le premier jour. Il est de la nature pour un chien de meute d’être soumis à la personnalité la plus dominante. Pour ce faire, vous n’avez pas à instaurer de peur chez votre chiot, mais faire comprendre clairement qui est le patron. Le dressage d’un chien de chasse repose sur l’idée que vous êtes responsable et que le chien est un suiveur. La première année de vie du chiot est de loin la meilleure année pour y parvenir.
Les différents profils de chiens pour la chasse
- Le chien d’arrêt – Sa mission consiste à repérer le gibier à plumes en se servant de son flaire et de se mettre à l’arrêt pour indiquer au chasseur son emplacement. C’est une compétence qui demande beaucoup de dressage, car un chien d’arrêt ne doit pas seulement repérer la proie, mais aussi éviter de trop s’en approcher, attendre et lorsque son maitre lui fait signe « couler » vers l’oiseau (s’en rapprocher délicatement) pour le faire s’envoler. Il doit aussi rester calme au moment du tir et rapporter la proie abattue. Il fait partie des races de chiens de chasse les plus indépendantes dresser pour travailler à de grandes distances comme l’épagneul, le springer, le setter le pointer anglais, le braque allemand…
- Le chien courant – C’est un type de chien qui chasse principalement à l’odeur plutôt qu’à la vue. Cette catégorie regroupe les races de chiens ayant le flair le plus sensible et une bonne endurance. La plupart de ces races ont de longues oreilles tombantes comme le beagle, le foxhound américain, le Saint-Hubert, le Black and tan coonhound…
- Le chien rapporteur (retriever) – Comme son nom l’indique, le rapporteur est spécifiquement destiné à récupérer la proie tirée par le chasseur. Il s’agit d’une mission très importante qui nécessite une coopération étroite entre le chien de chasse et son maître, car il peut être nécessaire de donner des instructions au chien à une distance considérable. On retrouve dans cette catégorie de chien la famille des retrievers (labrador, golden retriever, chesapeake)
- Le chien terrier – Il est utilisé pour chasser les petits mammifères qui se cachent dans un terrier. Le terrier localise la tanière à l’aide de son flair et peut être dressé pour empêcher la proie de sortir, l’attraper ou même la tuer à l’intérieur du terrier. On trouve dans cette famille de chiens des races de petite taille telle que le jack Russell terrier, le fox-terrier, le teckel…
- Le chien de chasse polyvalent – Capables de remplir tous les rôles des autres sous-groupes, les races de chiens polyvalentes sont pour la plupart des chiens de grande taille, à poil court ou raide, dotés d’un bon tempérament. C’est le cas notamment pour certaines races de braque comme le braque allemand à poil court, le Braque de Weimar gris-argenté ou encore le Braque hongrois à poil court.
Voici les races les plus courantes pour la chasse :
Le golden retriever (bon rapporteur)
Ils sont intelligents, aiment l’eau et ont un instinct naturel à récupérer des objets. Il n’est donc pas surprenant que les Golden Retrievers soient l’une des races de chasse les plus populaires. Les Goldens sont connus pour leur délicatesse et leur capacité à ramasser ou à récupérer un objet sans l’abîmer, ce qui en fait un compagnon idéal comme rapporteur pour la chasse aux oiseaux migrateurs (canard et autre gibier d’eau). La race est également idéale comme animal de compagnie bien adapté à la vie de famille et un merveilleux compagnon. C’est donc ce qui en fait un choix facile pour les chasseurs qui veulent un chien à la fois fonctionnel à la chasse et adapté aux enfants.
Le labrador (bon rapporteur)
Comme leurs cousins aux poils longs, les Labrador Retrievers ont l’instinct de rapporter des objets à leurs maitres. Combinez cette capacité naturelle avec une intelligence élevée et le désir de faire plaisir et vous obtenez un compagnon de chasse presque parfait. Les chasseurs de canards et de volailles adorent les labradors pour leurs capacités innées, leur nature amicale et leurs poils courts qui demandent moins de soins. Ces chiots très sympathiques et sociaux sont également d’excellents compagnons.
Le foxhound américain (courant)
Parfait pour la chasse au renard ou encore du chevreuil (comme chien courant), ce chien flexible et nerveux est prêt à courir très vite derrière sa proie. Leur allure rapide et silencieuse ainsi que leur agilité en font des compagnons de chasse en foret idéaux. Cette race à la particularité de travailler très bien dans une meute.
Les Foxhounds chassent très bien à l’odeur et peuvent aider à traquer leurs proies sur de nombreux kilomètres et sur une grande variété de terrains. Leur taille moyenne et leur capacité d’adaptation en font un animal de compagnie idéal. Comme beaucoup de chiens de chasse courants, le foxhounds s’adapte bien à la vie avec des enfants et d’autres chiens, mais peut nécessiter un dressage supplémentaire pour vivre en compagnie d’autres animaux domestiques qui ne sont pas des chiens.
Le Saint-Hubert (courant gros gibiers)
Les chiens sont connus pour leur odorat aiguisé et le chien de Saint-Hubert se démarque encore plus sur ce point. Capable de détecter de minuscules quantités d’odeur et de suivre une piste sur des kilomètres, ce gentil géant est un compagnon de chasse idéal. Il est élevé à l’origine pour la chasse au chevreuil et au sanglier. Le Saint-Hubert est donc un chien de chasse courant très bien adapté au gros gibier, grâce à sa capacité étonnante à détecter et à suivre une piste odorante. C’est ce qui en fait un compagnon idéal pour tout chasseur à la recherche de gibier.
Le Black and tan coonhound (courant)
Son caractère rustique et son poil court font que le Coonhound s’adapte facilement aux exigences de la chasse en étant capable de bien résister à la chaleur et au froid. Cette race est connue pour traquer et chasser courageusement les ratons laveurs – des proies qui peuvent parfois se retourner et blesser un chien pisteur. Le Black and tan est reconnu pour sa capacité à franchir des terrains accidentés et pour celle à suivre des proies rusées et parfois dangereuses sur de longues distances. Quand il ne chasse pas, ce chien au caractère calme et joueur ainsi que son poil court et sa taille moyenne le rendent facile à éduquer et à aimer.
Le beagle (courant petits gibiers)
Leur petite taille, leur pelage facile d’entretien et leur nature amicale font des Beagles non seulement d’excellents compagnons de chasse, mais aussi des animaux de compagnie pour toute la famille très populaires. Ne vous laissez pas berner par sa petite taille, la plupart des experts considèrent que le Beagle est le deuxième chien de chasse le plus efficace après les Bloodhounds pour traquer les odeurs. Utilisés pour le lièvre et d’autres petits gibiers, ces chiens rapides sont un excellent choix pour ceux qui chassent des petites proies terrestres.
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Le springer anglais (chien d’arrêt petit gibiers à plumes)
Il a peut-être l’air d’un animal de compagnie d’intérieur sophistiqué, mais l’épagneul Springer anglais est issu d’une longue lignée de chien d’arrêts utilisés pour la chasse aux oiseaux. Les races d’épagneuls dont fait partie le springer sont reconnues pour leurs talents de chasseur de faisans et de cailles. Ce chien de nature très énergique et discret est un atout sur le terrain et il est particulièrement doué pour la chasse aux faisans et autres petits gibiers à plumes (perdrix, bécasse…). Son agilité et sa petite taille lui permettent de passer facilement en dessous et au-dessus des obstacles qui pourraient gêner un chien plus grand.
Le pointer anglais (chien d’arrêt)
Comme toutes les races de chiens d’arrêt, la race du Pointer anglais a été développée au fil des croisements pour sa capacité à repérer et poursuivre les proies à plumes. Ce chasseur à poil court est doté d’un instinct de chasseur très puissant et s’efforcera de traquer les oiseaux sur une grande variété de terrains. Souvent appelé « machine à chasser les oiseaux », ce chien à beaucoup d’énergie à revendre et en plus d’être un merveilleux compagnon de chasse à plume, c’est un très bon chien de compagnie.
Le braque allemand (chien d’arrêt)
Tous les chiens d’arrêt sont destinés à être de bons chiens de chasse, mais le braque à poil dur est réputé pour sa capacité à suivre sans relâche les faisans et autres oiseaux, même sur des terrains hostiles. Si vous abattez un oiseau, votre chien d’arrêt allemand à poil dur traversera à peu près n’importe quel terrain pour vous le rapporter. Reconnu pour sa robustesse et sa protection sans être agressif pour autant, ce compagnon de chasse flexible vous aidera à traquer à peu près n’importe quel gibier ou volaille que vous aimez chasser.
Le Chesapeake Bay Retriever (bon rapporteur)
Tout Comme le labrador et le Golden retriever, le Chesapeake est un maître pour attraper et rapporter les gibiers d’eau. Ces chiens ont été spécialement élevés pour rapporter un très grand nombre d’oiseaux des eaux glacées, dans des conditions très difficiles et étaient aussi utilisés à l’époque pour monter la garde auprès du chariot de leur maitre chasseur.
Il possède pour cela des caractéristiques physiques uniques comme un pelage épais et résistant à l’eau et même des pattes palmées qui lui donnent une grande capacité de propulsion pour nager. Ces chiens sont de grands compagnons robustes et capables de récupérer votre volaille même dans des conditions très difficiles (marais, courant…). Ils sont également très protecteurs envers leur maitre et leur territoire, ce qui en fait un animal de compagnie idéal pour les familles.
Le dressage du chiot pour la chasse – étape par étape
Le conseil le plus important sur la formation du chiot pour la chasse au cours de sa première année est de se concentrer sur les bases. La première année devrait être entièrement consacrée à l’obéissance de base : assis ! coucher ! pas bouger ! au pied !
Si votre chien n’est pas habitué à suivre ses ordres, il n’y aura aucun moyen de faire obéir en pleine action durant la chasse. De plus, si vous parvenez à apprendre à votre chien ses ordres basiques, les ordres pour la chasse leur seront beaucoup plus faciles à assimiler.
Gardez à l’esprit que le dressage d’un chiot doit se faire étape par étape pour lui laisser le temps de bien apprendre les choses. Il est donc préférable de travailler sur de petites sessions d’apprentissage au cours de sa première année. Quiconque a déjà mis les pieds dans un jardin d’enfants peut témoigner de la courte durée d’attention des jeunes enfants. C’est la même chose pour les chiots.
De 2 à 4 mois
C’est une période de socialisation. Familiarisez votre jeune chiot avec la famille,les gens, les lieux, le toilettage, le vétérinaire et une fois les vaccinations terminées avec d’autres chiens (au par par exemple). C’est aussi la bonne période pour lui apprendre à être propre, à répondre à son nom et à lui faire comprendre la signification du «non!».
Ne lui faites faire que des exercices doux seulement. Les plaques de croissance de ses articulations ne sont pas encore prêtes pour supporter de courir ou sauter de manière trop soutenue. Vous devriez aussi le familiariser avec un collier et une laisse, mais sans tirer ; vous obtiendrez bien plus de résultats avec des éloges et des friandises qu’avec des punitions.
De 5 à 7 mois
L’obéissance est le but premier. Apprendre au chiot à venir lorsque vous l’appelez et l’habituer a être tenu en laisse sont les premières choses à lui apprendre. Les chiots plus intrépides peuvent explorer le terrain à l’aide d’une longe ou d’une corde afin de lui enseigner une limite territoriale. Quand votre chiot reste assis et calme, essayer de le familiariser à l’ordre « debout ». Commencez aussi petit à petit à lui apprendre l’ordre « pas bouger » qui est indispensable à la chasse. Il existe des tapis d’entraînement pour chien qui peuvent vous aider si vous le souhaitez.
L’introduction d’oiseaux morts durant cette tranche d’âge déclenchera l’instinct de chasseur de votre chien. Vous pouvez habituer dès à présent votre chiot aux odeurs de gibier à plumes.
Je vous suggère de l’installer dans un endroit calme, à l’abri des distractions, et de commencer en utilisant un pigeon mort dont le corps est refroidi pour la première exposition. Un pigeon froid sera moins effrayant pour un chiot au tempérament craintif et moins excitant pour un chiot plus volontaire. Dans les deux cas, essayer de garder votre animal calme ; laissez-le attraper l’oiseau, mais soyez prêt à intervenir en douceur s’il s’excite trop ou s’il commence à mordre la chair.
C’est aussi le bon moment pour le familiariser à l’eau et au fait de nager, mais laissez le chiot décider quand il se jette à l’eau. C’est également très important durant cette période de l’habituer progressivement au bruit des coups de feu. Commencez à distance avec des pistolets à pétard, puis des pistolets à blanc pour l’habituer progressivement aux bruits des fusils de chasse.
De 8 à 11 mois
Il est possible de commencer à lui faire porter un collier de dressage électronique, ne l’utilisez que lorsque vous êtes certain que votre chiot comprend parfaitement un ordre. À cet âge l’Instinct de chasse devient de plus en plus important. Les chiens rapporteurs et les chiens de chasse polyvalents devraient être capables de rapporter (leur jouet flottant, un bâton, une balle).
S’il a été correctement habitué aux armes à feu, emmenez votre chiot à la chasse petit à petit pour l’habituer progressivement à cet univers. Laisser le chien partir et revenir vers vous (avec une longe ou petite corde), de manières assez proches pour les épagneuls et les retrievers, à distance naturelle pour les races de chiens d’arrêt.
De 12 à 16 mois
Votre chien adolescent doit être capable d’obéir à la plupart des ordres de bases qui sont essentielles à la chasse.
- Marcher au pas avec ou sans laisse
- S’asseoir en restant calme et patient avec une concentration totale sur vous
- L’ordre Down devrait être maitrisé
- Très bon contrôle avec le sifflet pour le rappel, l’arrêt et l’ordre de départ
- Un bon contrôle pour ramasser une proie visible ou non visible et rapporter. Un chien rapporteur doit avoir confiance en votre ordre et aller chercher même s’il ne voit pas la proie tomber.
- Rester calme et familiarisé à tous les types de gibier froid qu’il va rencontrer à la chasse.
Pour conclure
Le dressage du chiot pour en faire un vrai chien de chasse est loin d’être une partie de plaisir. Attendez-vous à passer par différentes phases d’efforts, de plaisir, de maux de tête et de chagrin, ainsi que des triomphes occasionnels. Même le meilleur chiot risque de déraper un jour ou l’autre, alors prévoyez de répéter les exercices fréquemment. Mais lorsque vous le verrez mettre en pratique ce que vous lui avez durement appris et qui vous rapportera sa première proie, vous saurez que vos efforts en valaient la peine.
Ressources :